Le soulèvement
Dans les années 1560, une nouvelle doctrine religieuse, le protestantisme, avait gagné la sympathie des riches entrepreneurs de Haarlem, tels que les brasseurs et les malteurs, ainsi que des jeunes gens issus des familles des magistrats. Les prédicateurs ont commencé à parler partout, surtout en plein air. Ces sermons en plein air, les « discussions sur les haies », étaient très populaires.
En 1566, d’innombrables églises et monastères ont été mis sens dessus dessous, un événement connu sous le nom d’iconoclasme. Les édifices religieux de Haarlem ont été épargnés par cette tempête. Le conseil municipal avait fermé à temps les bâtiments en question et les avait mis sous surveillance.
Les troubles religieux commençaient à coïncider avec le mécontentement administratif. De nombreux nobles et conseils municipaux trouvaient les mesures prises par le roi d’Espagne, sous le règne duquel les Pays-Bas se trouvaient, impraticables. La révolte de nombreuses villes contre le roi a finalement conduit au début de la guerre de 80 ans en 1568.
La Réforme
Haarlem a été assiégée par les troupes espagnoles en 1572-1573 parce que la ville avait rejoint la révolte contre l’Espagne. Quelques années plus tard, en 1577, les occupants espagnols se retirent définitivement de la Hollande et de Haarlem. Le conseil municipal, ainsi que d’autres villes néerlandaises, ont conclu un traité avec Guillaume d’Orange, ce fut le début des États de Hollande. Le service de culte réformé est introduit, désormais c’est la seule église officiellement autorisée.
Peu de temps après, la Grande Église ou St. Bavokerk fut inaugurée par les réformés. Le diocèse de Haarlem a été dissous par les États de Hollande et onze églises et chapelles de monastères ont été vendues publiquement pour être démolies. Les États allouèrent à Haarlem le produit de la vente des complexes monastiques. Les moines étaient autorisés à rester dans leurs monastères mais n’avaient pas le droit d’engager de nouveaux moines. Si le dernier moine d’un ordre était mort, le conseil municipal confisquait les bâtiments et les terrains pour les réutiliser, les démolir ou les vendre.
Église wallonne
En 1586, la communauté protestante des Wallons qui avait quitté les Pays-Bas méridionaux pour Haarlem s’est vu attribuer l’ancienne église du béguinage, avec son propre prédicateur. Quelque chose à propos de ce premier prédicateur ?
Le conseil municipal a divisé l’église en petites salles afin de pouvoir utiliser le bâtiment le plus efficacement possible. Un mur entre le chœur et la nef divise l’espace en deux parties. Le chœur était utilisé par la municipalité wallonne, le reste du bâtiment était utilisé à des fins non religieuses. Pendant longtemps, il a été utilisé pour le stockage de munitions et comme centre d’inspection des produits, où le tissu de Haarlem était inspecté et muni d’un sceau de qualité, un plomb de tissu.
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, de nombreux Français ont fui vers le nord à cause des persécutions des protestants par le roi de France. Quelques deux mille huguenots sont venus à Haarlem, l’église wallonne est ainsi devenue trop petite pour accueillir les fidèles. En 1661, l’ancienne sacristie a été transformée en salle de consistoire. Le mur entre le chœur et la nef a été déplacé d’une travée pour que l’espace de l’église soit légèrement plus grand.
Lorsque, au XVIIIe siècle, la salle d’inspection des produits a été démantelée, l’espace disponible a été utilisé comme maison pour le marguillier. À la fin du XVIIIe siècle, la congrégation wallonne a acquis l’ensemble du bâtiment de l’église pour sa propre occupation, jusqu’à aujourd’hui.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, divers travaux de rénovation, d’embellissement et de restauration ont été effectués sur le bâtiment de l’église et un orgue a été installé.
Ce livre contient de plus amples informations sur le bâtiment de l’église et la récente restauration :
Gestolde tijd. Waalse kerk van Haarlem Hoe een restauratie geleidelijk de historie blootlegt van de vroegere Begijnkerk, de oudste kerk van Haarlem. C. Bouwstra, S. Gerrits, W. Choufour. 2019.
Traduction: Virginie Lacomme